Ecusson de l'Académie de la Dombes

Bandeau general de La Dombes dans l'Ain

La Dombes, une terre historique qui reste encore à découvrir

Ecusson de l'Académie de la Dombes

Origine du mot Dombes

Quand est apparu le mot « Dombes » ?

On a coutume, pour répondre à cette question, de se référer à la légende de Saint Triviers où figure effectivement le terme « ‘pagus Dumbesis ». Les faits rapportés se situent au VIème siècle, mais on ne peut pas en conclure que, dès cette époque, le mot Dombes était en usage. En effet, si l’histoire racontée se situe au VIème siècle, on ignore à quelle époque elle a été écrite. Il est évident que l’auteur a pu désigner la région par le nom qu’elle avait à son époque, ce qui ne prouve nullement que ce nom était en usage au moment des faits rapportés. Notons seulement que ce texte, nous prouve qu’à un certain moment « pagus Dumbesis » a été employé.

En réalité, on ne trouve pas le mot, dans les textes, avant le XIIIème siècle. Une charte de mai 1266 parle de « Guido Chabeu, dominicus Sancti Triverii in Dumbis « (Guy Chabeu, seigneur de Saint Triviers en Dombes) et il est même fait mention du terme « Dumbarum » dans un titre de 1243.

Il semble cependant que l’on puisse remonter sensiblement au-delà de cette date si l’on considère l’existence de « l’Archiprêtré de Dombes » qui, jusqu’à la Révolution, a englobé une partie de notre région concurremment avec les archiprêtrés de Chalamont et de Sandrans.

La création des archiprêtrés a été décidée au Concile de Pavie en 850 ; mais nous savons pas à quelle date cette décision du concile a été mise en application dans le diocèse de Lyon. Nous trouvons pourtant dans Guichenon (Histoire de Bresse – Preuves – p 91) à propos des limites de la dîmerie de Brou en l’an 1084 une mention de l’archiprêtre de Sandrans. Il est donc tout a fait légitime d’en conclure qu’à la même époque l’archiprêtré de Dombes existait aussi et que le nom de Dombes était en usage.

D’où vient le mot « Dombes » ?

On en a donné des étymologies nombreuses, dont la plupart font plus honneur à l’imagination de leur auteur qu’à son érudition. Nous rappelons les principales

  •  Dominus (seigneur) parce que la Dombes appartenait à un simple seigneur, qui n’était ni duc, ni marquis, ni comte.

  •  Dominium Bassum : la seigneurie basse, par comparaison aux pays voisins du Bugey et du Beaujolais.

  • Dominium Bis : la seigneurie double, parce qu’elle était partagée entre les sires de Beaujeu et de Villars.

  • Dom : titre des chanoines de Lyon et des abbés de Cluny et de l’ile Barbe auxquels appartenait une grande partie du pays. • Tumba = tombe : à cause des nombreux tombeaux de soldats romains édifiés entre Lyon et Trévoux à la suite de la victoire de Sulpice Sévère sur Albinus.

  • Tumba = aire à battre le blé : à cause de la fertilité de la région ( !).

  • Cumba = combe : petits vallons qui parsèment la région : combe d’Ars, combe de Frans, combe de Chaleins..

  •  Nom d’un château situé sur les bords de la Chalaronne, près de Thoissey.

  • Nom d’une dame Dumba qui aurait possédé le pays.

  • Dumus = taillis – dumosus ; couvert de taillis. Pour beaucoup cette étymologie semble la plus probable : mais en ces temps anciens les 3/4 de la France aurait pu s’appeler Dombes !

  • On a proposé des origines celte, burgonde, slave, germanique, hongroise .. !

  • Cachet de Garnerans prétend que la région fut occupée, à l’époque gauloise, par un petit peuple, les Dombes, dont l’histoire n’a pas gardé le souvenir.

Mais il y a un autre peuple qui a effectivement occupé notre région et dont l’histoire a gardé le souvenir : ce sont les Ambarres (Ambarri) dont parlent Tite Live et César.

Lorsqu’Auguste, en l’an 727 de Rome (27 avant Jésus Christ) divisa la Gaule en 60 peuples, les Ambarres ne furent pas du nombre. Mais ils continuèrent d’exister et on parla encore du pays des Ambarres, même si ce n’était pas une réalité administrative.

Lors des divisions ultérieures du territoire en civitates – pagi - agri, ce « Pays des Ambarres » devint un pagus de la Civitas Lugdunensis le « pagus Ambarum » ou « pagus Umbarum » (Papire Masson, dans sa description des fleuves de la Gaule , appelle Trévoux : caput Umbarum).

Ce pagus Umbarum se transformera en pagus Dumbarum ou, en substituant l’adjectif au substantif suivant l’usage du latin, en pagus Dumbensis.

Et c’est tout naturellement que du génitif pluriel Dumbarum on tira le nominatif, pluriel lui aussi, de Dumbae. Cela explique que, dans tous les textes latins, Dombes soit un pluriel et qu’en français on ait conservé le s final, trace d’un pluriel qui n’est d’ailleurs pas complètement oublié car on entend souvent dire : les Dombes.

Mais ce n’est là encore qu’une supposition qui s’ajoute aux autres.

Maurice Lagrange, Académie de la Dombes

 

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Dernière révision : 07 octobre 2014 .

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