Près de la mairie dans
la cour de l'école,
le musée Louis Jourdan (1872-1948), crée en 1962.
Du 20/05 au 09/07/2017, tous les samedis et dimanches de 14h30 à 17h30.
Du 15/07 au 17/09/2017, tous les vendredis, samedis et dimanches de 14h30 à 17h30.
Tarifs :
Groupe adultes : 1,50 €
Adulte : 2 €
Enfant : Gratuit jusqu'à 12 ans.
Tarif groupe à partir de 10 personnes.
La ville de
Saint Paul de Varax y expose
49 toiles (donation de Madame Jourdan) en plus de quelques œuvres de
ses amis peintres (Jules Migonney) et quelques objets personnels
(besace, palette, pinceaux, sabots, parapluie), dans une des pièces
de l'ancienne cure que le peintre loua de 1932 à 1945 pour en faire
son atelier d'été.
Le musée est actuellement ouvert
quelques jours par an et aussi en demandant la clé à la mairie toute
proche.
"Rien n'est beau comme Saint Paul
de Varax" s'exclame Léon Dallemagne, peintre réputé des pays
de l'Ain de retour de son "exil" de magistrat à Hanoï
comparant la lumière crue de l'Orient à la douceur des ciels
Dombiste. Est-ce l'influence de cet artiste délicat, de 35 ans son aîné,
qui fixa Louis Jourdan sur les horizons des Dombes ? ou ses origines
terriennes l'attirent-elles plus spécialement sur des labours, ces
bois, ces étangs ?.
Né en 1872 à Bourg en Bresse, fils
d'un modeste jardinier de la Ville, attiré par le dessin et la
peinture depuis l'école à laquelle il les préférait de beaucoup :
il s'enhardit, à 15 ans, a présenter ses croquis au "maître"
qu'il admirait.
"Il vaut mieux commettre ça qu'un
crime " s'entendait-il répondre ! ... Déception ! mais bien
plus tard, ils devaient se retrouver à l'atelier d'Alfred Chanut,
autre célébrité bressane, petit cénacle fréquenté par les
diverses générations de peintres locaux qui illustrèrent les
années 1900.
Mais la vie est là, dure aux
impécunieux, et il lui faut bien gagner son pain. A 16 ans, son père
l'envoie à Lyon où il va travailler toute la semaine comme
...garçon coiffeur, profession loin de combler ses aspirations
artistiques.
Heureusement, il fait la connaissance
de quelques jeunes peintres : Migonney, Villon, Morisot et il les
retrouve chaque dimanche.
Ses premiers contacts avec Saint Paul
remontent à ces équipées où débarquait la joyeuse bande de ces
jeunes rapins venant planter leur chevalet au bord des étangs ou des
bois "où ont les entendait rire et chanter". Après le
rituel repas chez la mère Mande, sur la place, retour à Lyon où il
fallait bien à nouveau passer la semaine à gagner quelques heures de
liberté consacrées à la peinture.
Mais sa maîtrise s'affirme de plus en
plus au cours des années et à force de ténacité et de talent, il
peut enfin se consacrer uniquement à son art, soutenu et encouragé
par le dévouement de sa compagne des bons et mauvais jours qui sut
lui apporter l'appui nécessaire au plein épanouissement de tout
génie créateur.
Les paysages de saint Paul lui sont
nécessaires : il y revient sans cesse. Il expose d'abord à partir de
1896 au salon des Artistes Lyonnais, puis en 1902 au salon des
Artistes Français où chaque année il progresse jusqu'à la
Médaille d'honneur en 1946 ("La coupe dans les bois de
Varax"). Ses œuvres sont toutes d'ici ! "Louis Jourdan, dit
Léon Deshair, son ami et biographe, fut un de ces hommes qui furent
et ne voulurent être que peintre de paysage. "Aimer et
chanter à sa façon un coin de France lui parut amplement suffire au
labeur et à la joie de toute une vie".
Aussi revient-il régulièrement dans
son cher Saint Paul. Aux séjours à l'hôtel Mande succèdent la
location de la maison Martin toute proche sur la place, puis celle de
l'ancienne cure, louée à la commune de 1932 à 1945. Il y installe
son atelier d'été bien modeste en comparaison de celui de Paris,
vaste verrière largement éclairée, construit selon ses plans. Mais
là, à saint Paul, il a vue sur le paysage, le château de Varax et
il peint de sa fenêtre " La maison de la mère Foret sous la
neige" actuellement au musée du Louvre ; d'autres toiles ornent
le Musée du Luxembourg, le Musée d'Art Moderne, ceux de Belfort, de
saint Quentin ; bien d'autres encore à l'Hôtel de ville de Lyon, au
musée de brou, à l'Hôtel de ville de Bourg, etc... Son œuvre porte
partout ces paysages de Dombes qui lui tiennent tant à cœur.
Mort à Paris le 3 mai 1948, il repose
maintenant au cimetière de sa ville natale au numéro 489, non loin de son ami de
toujours, Jules Migonney.
Mais, c'est à Saint Paul qu'il reste
dans la mémoire de ceux qui l'on connu, qui revoient sa silhouette se
profilant sur le fond des haies ou l'horizon des étangs, rentrant de
ses promenades solitaires, charge de son chevalet et de ses
gibecières bourrées de matériel et des esquisse qu'il venait de
jeter sus ses toiles au gré de l'éclairage et des touches des
saisons, s'arrêtant pour bavarder en aptois avec ceux dont les
silhouettes se retrouvent ça et là au milieu de ses œuvres.
Pour ceux-ci, point d'effort à
comprendre la peinture de Jourdan, ils y vivent toute l'année !
Chaque toile est un portrait de famille, même les plus anciennes, où
l'on recherche l'actuel aspect changé des paysages, où comme dans un
album jauni, on retrouve les traits de l'adulte sous la silhouette du
jeune âge.
Il surgit là, peint par Villon, au
milieu de ses œuvres exposées depuis 1962 dans on atelier
transformé en Musée grâce au don de madame Jourdan, à l'ombre de
notre vieille romane dont le clocher se profile dans nombre de ses
toiles en grande partie achevées là, touche après touche, et qui
sont revenues témoigner de l'attachement de celui qui fut le grand
amoureux de la Dombes.
Texte de Monsieur Jacques Ballerin
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