En 1939, l'église Saint Martin de
Miribel a été amputée de sa part occidentale : la nef qui accueillait auparavant des générations de paroissiens fut démolie et une façade neuve ferma l'édifice, bouchant les arcs de communication avec la nef et avec une autre chapelle situé&e au sud ouest.
La chapelle au nord fut également détruite. la nouvelle façade réutilisa les anciennes ouvertures (portail, fenêtres : oculus, baie à fenestrage) provenant vraisemblablement de la démolition des parties occidentale, d'anciens éléments sculptés (retable, sculpture
de pignon, .;) et mit le clocher en avant.
Ainsi diminué, l'édifice perdit définitivement sa vocation de rassemblement et fut réduit à n'être plus considéra que comme une simple chapelle, d'autant plus qu'au coeur de l'agglomération,
s'élevait, depuis le XIXème siècle, une belle église moderne, construite par l'architecte Louis Dupasquier.
Les statues conservées dans l'église nous rappellent des activités longtemps typiques de cette zone géographique, mais désormais disparues.
La statue de Saint Nicolas, patron des Mariniers en bois peint est celle du saint protecteur de
la confrérie des Mariniers, très présente pendant des siècles au bord de nos rivières.
Nicolas, qui fut évêque de l'église grecque de Myre (au bord de la mer Méditerranée)
est connu, d'après sa légende, pour avoir sauvé trois jeunes filles en envoyant des pièces d'or au père ruiné qui voulait les prostituer et pour avoir rendu la vie à trois enfants qu'un boucher avait découpé et jeté au saloir afin de les vendre comme de la viande.
La statue de Saint Vincent, patron des Vignerons, dont la fête tombe le 22 janvier, et qui fut diacre de l'évêque de Saragosse en
Espagne, au IVème siècle. Le gouverneur Dacien le fait emprisonner et subir différents supplices : il est déchiré par des griffes en fer sur un chevalet, rôti sur un grill, étendu sur des tessons de verre. Après sa mort, son corps jeté à la mer, une meule à son cou, reviendra miraculeusement jusqu'au rivage.
C'est au XVIème siècle qu'il deviendra lez patron des vignerons. Il est, pour cette raison, encore très honoré aujourd'hui, en Bourgogne, mais aussi dans le Bugey.
A la date de son classement comme Monument Historique en 1928 le retable de la crucifixion se trouvait encastré dans l'ancienne façade occidentale de l'église. lors de la destruction de cette dernière, une dizaine d'années plus tard, il fut à nouveau inclus dans la
maçonnerie de la nouvelle façade, au dessus du portail actuel, sous l'oculus. A la fin des années 19801, un projet de déplacement du retable aboutit à la présentation adéquate que nous pouvons voir aujourd'hui. Le retable a été placé sur un autel adossé au mur oriental du choeur.
La sculpture de l'architecture est très présente à l'intérieur de cette église. Un chapiteau en marbre à feuilles d'acanthes, vraisemblablement d'origine antique, a été creusé pour servir de bénitier. dans le choeur, des culots ornés soit de têtes humaines, soit de têtes d'animaux reçoivent
des colonnettes qui portent la retombée des ogives de la voûte par l'intermédiaire de chapiteaux sculptés.
La statue de la Vierge de l'Assomption est présentée sur un socle sculpté de têtes d'angelots dans les nuées. la théâtralité du large mais gracieux geste de ses mains n'a rien à envier à celle du Christ en torse avantageux, qui semble prendre la pose, une jambe négligemment
fléchie, ayant l'air de dormir, tout en faisant saillir les veines de son bras, son
"périzonium" (pagne de pureté) savamment noué autour des reins.
La Vierge au regard extatique ouvre les bras et ses mains dans un geste d'adoration. sa position actuelle nous conduit à l'autel, reconstitué il y a un peu plus de dix ans, pour porter le retable qui, rappelons-le, se trouvait auparavant, de manière fort inappropriée, encastré dans la façade moderne de l'édifice.
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