Le village de Chânes date de
l'époque gallo-romaine. Il est situé sur le tracé de
l'ancienne voie romaine de Lyon à Genève. Les écrits
indiquent en 1176 l'existence d'une ancienne léproserie,
connue sous le nom de l'HOSPITALI de CHAANO, qui dépendait
de l'abbaye de Saint Sulpice en Bugey.
La chapelle sous le vocable de
saint André, fut construite à proximité de la léproserie.
De style roman, la chapelle
composée d'une nef unique, mesure 20 mètres de long sur 7 de
largeur et se termine par une abside semi-circulaire dans le
chœur. La création de l'abside du chœur se situe entre le
XIIème et le XVème siècle, le narthex et le campanile, de la
fin du XIXème ou du début du XXème siècle.
Les murs latéraux sont percés
chacun de deux ouvertures en plein cintre. La campanile
ajouré abrite une cloche fondue en 1835 à Lyon.
Dans le narthex figure la statue de Saint André
(90 cm sur 32). Il porte une longue robe (surcot) saumon, à
bordures festonnées marron, drapée sur l'épaule droite. Il
tient un livre d'heures dans sa main gauche. Le chœur est
la partie la plus ancienne de la chapelle avec son plafond
de poutres placées en éventail.
De chaque côté du vitrail central figure une
croix de consécration, avec à gauche Saint André, et à
droite Saint Antoine. L'autel, d'origine, porté par deux
piliers de galets est constitué d'une plaque de pierre
polie, marqué de cinq croix gravées aux angles et au milieu.
Les fresques ont été découvertes en 1985, puis restaurées
lors des travaux de sauvegarde de la chapelle. Elles sont
réalisées sur mortier de chaux, avec des pigments minéraux
(ocre rouge et ocre jaune) et un charbon végétal (noir de
vigne). Tous les murs sont peints, seules les fresques du
chœur sont parfaitement lisibles. Sur les côtés, figurent
une partie de fresque de Saint Michel et le dragon, des
dessins naïfs, animaux, personnages, ...etc.
La fresque de Saint André l'apôtre, patron de
la chapelle, frère de Simon-Pierre, fut l'un des disciples
de Jésus. Il est facilement identifiable grâce à sa croix de
martyr, en forme de X qui est sa représentation habituelle
dans l'art bourguignon depuis le Xème siècle.
La peinture du retable en bois de 140 cm par
32, en une seule pièce, posée à l'origine sur deux marches
de bois, représente Saint André et saint Benoit, avec entre
eux, un Christ en gloire. De restauration récente,
l'original est visible à l'église de Béligneux.
La fresque de saint Antoine l'Ermite, qui
s'était retiré dans le désert pour fuir la tentation, figure
ici accompagné de son cochon. Au XVème siècle, il était
invoqué pour guérir le "mal des ardents", maladie causée par
la consommation de farine contaminée par l'ergot de seigle.
L'icone de la Vierge à l'enfant , expression de
l'art naïf polychrome, figurait dans le chœur, elle a
disparu depuis 1984. La Vierge couronnée, à l'habit bleu,
porte l'Enfant Jésus sur le bras droit et tient un globe
dans sa main gauche.
Plusieurs croix de la consécration sont peintes
sur le pourtour de la chapelle entre les fresques, et sont
toutes différentes; Elles sont destinées à perpétuer le
souvenir des croix tracées sur les murs (des chapelles ou
des églises) par l'évêque lors de la cérémonie de
consécration.
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