Une spécialité culinaire fit
jadis la réputation de Châtillon les Dombes. Ne
criez pas à l'exagération : les premiers guides
Joanne, pourtant fort sobres en matière de
gastronomie régionale la signalait à l'attention
des voyageurs.
Le pain de Châtillon était un article de confiserie,
une friandise qui avait mille autres avantages,
celui de se conserver très longtemps. Cette gourmandise
d'abord fabriqué à Châtillon sur Chalaronne, réputée
pour satisfaire les papilles gourmandes de douceur
et d'épices, connut une renommée bien au-delà des
limites de la Dombes du XVIIème au XIXème siècle. On
trouvait ces pains jadis dans toutes les épiceries,
pâtisseries et boulangerie de Châtillon. On en
servait dans les cafés et les auberges. Les
bourgades voisines, comme
Saint Didier sur
Chalaronne,
Thoissey,
Saint Triviers sur Moignans,
Neuville les Dames, en débitaient elles aussi.
L'origine des pains de Châtillon est difficile à
préciser. Toutefois il ne semble pas que nous les
devions aux Ursulines. en effet, un siècle avant
l'arrivée de ces religieuses, les syndics de la cité
offraient déjà ces friandises quand ils voulaient
honorer des dames de qualité. Les archives de
Châtillon nous apprennent que lors du voyage de la
Grande demoiselle à Lyon et à Trévoux, en décembre
1658, une délégation composée du syndic Antoine
Naval, d'Antoine Guichenon apothicaire, d'Andre
Guichenon marchand, fut chargée de saluer la
princesse et de lui offrir quatre douzaines de beaux
chapons gras et vingt livres de biscuits, moitié
blancs, moitie safranés. La reine Mère, Anne
d'Autriche, gouta ces friandises bressanes et
demanda qu'on lui en envoyât à Paris, sans safran ni
anis, seulement de la coriandre. Au retour de la
délégation, l'assemblée communale s'empressa de
déférer au désir de la veuve de Louis XIII à
laquelle on expédia dix livres de "Pains de
Châtillon".
La recette a évolué au fur et à mesure des siècles mais est restée chère aux Châtillonnais.
Jadis on trouvait ces petits pains dans toutes les épiceries, pâtisseries et boulangeries de Châtillon sur Chalaronne. On en servait dans les cafés et les auberges.
Cette spécialité était en voie de disparaitre dès les
premières années du 20ème siècle. Plusieurs boulangers ou pâtissiers de Châtillon
(Monsieur Lacoeuil) ont
tentés de remettre cette recette au goût du jour
mais sans succès.
Cyrille
Vernoux, maître pâtissier chocolatier à
Châtillon sur Chalaronne a voulu lui faire renaître
cette friandise chère à l’histoire de
Châtillon-sur-Chalaronne. Il s’est inspiré de sa
recette redécouverte par Carine Renoux des Archives
départementales de l’Ain et y a ajouté son
savoir-faire de maître pâtissier chocolatier pour
vous faire découvrir le
PAINILLON.
Recette de base telle que trouvée dans les archives
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750 g de farine
-
1 écorce de citron râpé
-
500 g de sucre cassonade
-
1 pincée de sel
-
7 g de filaments de safran
Préparation
Faire sécher quelques minutes le safran dans une poêle
et le piler ensuite très fin.
Faire ensuite infuser le safran dans une cuillère à
soupe d'eau tiède.
Mélanger dans un récipient la farine, le sucre et le citron râpé.
Rajouter le safran avec son
eau de trempage et commencer à pétrir cette pâte.
Lorsque la pate commence à se détacher du récipient, la sortir et la battre avec un rouleau pendant 10 minutes.
Couper ce pâton en petits morceaux et les rouler dans votre main.
Préchauffer le four à 180° (thermostat 4°)
Répartir les morceaux sur une
plaque de cuisson largement
graissée et les mettre au
four.
Faire cuire 15 minutes à feu
très doux.
Laisser refroidir sur une
grille.
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