La Dombes et ses étangs, une question  d'équilibre

Voici environ 25 000 ans, le retrait des glaces, a laissé de multiples dépressions tapissées d'un dépôt argileux imperméable. Ces bas-fonds, en retenant les eaux de ruissellement, ont longtemps donné à la Dombes l'apparence d'un vaste marécage. La surface  simultanément en eau de la Dombes (90 km²) est supérieure à la somme des eaux des plus grands lacs naturels français, du Bourget (44 km²) et d'Annecy (28 km²)

Ce n'est qu'à partir du 11em siècle que les hommes apprirent progressivement à tirer parti de ces terres inhospitalières en exploitant les premières "leschère" (dépression humide où pousse la laîche, encore appelé carex) à des fins piscicoles.

La Dombes, au sol très pauvre, se trouve fertilisée par la pratique culturale de l'alternance "Assec-Evolage". 

L'assec : 

Pendant 2 ans, l'étang en eau douce procure aux pisciculteurs du poisson (carpes, tanches, brochets, ...) avec des rendements intéressants. Le plan d'eau est chassé tout l'hiver, puis l'eau évacuée par le thou (vanne) permettra la pêche d'octobre à mars. 

Moins fréquente, moins systématique ou même ignorée dans les autres régions françaises d'étangs piscicoles, la pratique de l'assec est une singularité de la gestion Dombiste de l'étang. Pisciculteurs, ornithologues et botanistes semblent s'accorder à reconnaître, chacun dans leur propre discipline, les retombées bénéfiques de l'assec.

Le principe est d'ailleurs peu contesté en Dombes, où les étangs qui n'ont pas connu d'assec sur la décennie écoulée, sont rares. Le débat est plus ouvert entre ceux qui préconisent la culture d'un étang en assec et ceux qui privilégient la friche temporaire. Le travail du "blanc" hâte la minéralisation des vases, une fraction étroite de la récolte tombée au sol alimentera poissons et canards, le labour de certaines berges plates régénère la flore en favorisant les espèces rares. Toutefois, sur le fond d'un étang inculte croissent certains végétaux spontanés dont les graines sont abondantes et appréciées par les oiseaux d'eau. Un bilan objectif est encore à réaliser.