La Dombes et ses étangs, une question  d'équilibre

A distance des berges, lorsque la hauteur d'eau approche ou dépasse le mètre, s'installent au printemps des végétaux dont le feuillage flottant recouvre plus ou moins densément la surface de l'étang.

Nous sommes dans le domaine des potamots, de la Renoncule aquatique, de la Renoué amphibie, de la Châtaigne d'eau ou du Faux Nénuphar.

Ces végétaux sont souvent des pourvoyeurs de graines appréciées par les canards en quête de nourriture. Leur feuillage est en outre utilisé par certains oiseaux d'eau comme support pour le nid, construit à découvert au milieu de l'étang : le Grèbe à cou noir et le Grève huppé, et surtout la Guifette moustac.

Nénuphar jaune

Guifette moustac

En France, la Guifette moustac niche principalement en Dombes et en Brenne. Ses colonies constituent en Dombes une population de 800 à 1 000 couples (environ la moitié de la population française). Elles redoutent les orages, les prédateurs et le faucardage estival des végétaux flottants sur lesquels les nids sont construits.

Certains végétaux flottant comme la renoncule aquatique semblent plus fréquents dans les deux années qui suivent un assec. Son couvert clair n'est la source d'aucune véritable gêne pour le gestionnaire piscicole.

D'autres, comme la Châtaigne d'eau, sont solidement implantés sur certains étangs, en dépit des efforts déployés pour en limiter le développement. La couche coriace que constituent les rosettes de ses feuilles, faisant écran à la pénétration dans l'eau de l'énergie lumineuse, peut affecter la productivité piscicole de l'étang. D'où l'habitude prise en Dombes de faucher (faucardage) une ou quelquefois deux ou trois fois dans l'année pour exposer à nouveau les eaux de surface au rayonnement solaire.

Lorsqu'une colonie de Guifettes est installée sur une telle végétation, les nids ne sont généralement pas disséminés sur toute la superficie de l'étang. Autant que possible, la végétation flottante nécessaire aux oiseaux doit être épargnée lorsque le gestionnaire décide de pratiquer un faucardage. La végétation laissée en place n'aura que peu d'incidence sur le développement futur du couvert dans la mesure où un faucardage laisse de toute façon intacte l'appareil racinaire (les rhizomes) de la plante.

Au début de la saison de reproduction, les renoncules aquatiques offrent les premiers supports disponibles pour les nids des Guifettes. Mais ce sont des supports fragiles qui résistent mal au orages et aux brusques montées d'eau.

Plus tard en saison, le Nymphéa, la Villarsie ou la Châtaigne d'eau, forment des supports plus stables qui préservent mieux les couvées et les poussins. Les Guifettes peuvent ainsi apparaître tardivement sur l'étang.

Source : Plaquette L'étang, une question d'équilibre (Station ONC "Montfort" 01330 Birieux )