Histoire du château : La tour qui est en
réalité le donjon de l'ancien château médiéval a été classé
Monument Historique le 21 juin 1905. Elle constitue le plus
important des éléments du château en ruine tel que décrit
par M. Jean Olivier Guilhot, Ingénieur à la Direction des
Antiquités Historiques de Franche Comté.
Mentionné au XII° siècle, le château abritait encore dans son enceinte au XIX° siècle une église romane. Aujourd'hui les vestiges conservés permettent
d'étudier un ensemble cohérent construit à la fin du XIV° siècle.
du château avec 4 tours dont une "le donjon" est visitable. L'enceinte présente un plan trapézoïdale cantonné de tours. L'entrée, entièrement détruite lors de la reconstruction de l'église paroissiale au XIX° siècle, est situé à l'est.
Deux tours quadrangulaires
flanquent les angles sud-est et sud-ouest; la défense de
l'angle nord-ouest est assuré par une tour circulaire,
tandis qu'un imposant donjon de plan carré protège l'angle
nord-ouest.
La courtine est pourvu d'un chemin
de ronde permettant l'accès aux tours.
L'ensemble de la
construction, hormis les entourages de fenêtres et de portes
est réalisé en brique. Le donjon, haut de 19 mètres, mesure
9,20 mètres de coté à la base.
Il comporte cinq niveaux
reliés à l'origine par des escaliers en bois : un
rez-de-chaussée servant de réserve; trois étages habitables
équipés chacun d'une cheminée et un étage sommital, servant
à la défense, qui devait être coiffé d'un toit à quatre
pans. Malgré les dimensions de l'ouvrage, la disposition de
l'accès à l'étage et, à l'origine, la présence de quatre
échauguettes d'angle en bois au sommet, ce donjon a un
caractère résidentiel affirmé. La faible épaisseur des murs
(1,20 m à la base et 0,80 au sommet), la taille des
ouvertures par ailleurs non destinées à la défense,
l'équipement intérieur en cheminées multiples dont les
conduits disposés à l'intérieur des murs affaiblissaient les
maçonneries, le choix du plan triangulaire plus habitable
que les plans circulaires en vogue au XIII° siècle
trahissent cette recherche du confort qui affecte les
donjons de la région dès la fin du XIV° siècle. Cet édifice
est daté de 1371 grâce au procédé très précis de la dendrochronologie auquel ont été soumis quelques échantillons prélevés sur les parties de bois restantes. La place de la porte d'entée du donjon est située en hauteur. L'accès de celle-ci était permis grâce à une échelle que l'on pouvait retirer ensuite. Cette pratique caractérise plutôt les ouvrages antérieurs..
La tour sud-est présente des caractéristiques très comparables: elle est datée de 1375. Bien que de dimensions intérieures réduites (4,40 m de côté), la richesse de son équipement (latrines, cheminée), sa proximité de la poterne pourraient la destiner au logement de la garde.
La destination primitive de la tour sud-ouest est difficile; celle-ci ayant été très remaniée au XV-XVI° siècle et à l'époque contemporaine. De dimension assez importante, elle semble avoir été conçue pour être habitée.
A l'opposé, la tour circulaire située à l'angle nord-ouest offre un volume intérieur ridicule; percée d'ouvertures de tir, elle devait être destinée exclusivement à la défense.
L'importance de ce château lui valut deux assauts du duc de Savoie. S'il céda en 1408, l'expédition de 1460 échoua, mettant un terme à l'expansion savoyarde sur la seigneurie de Thoire-Villars.
La technique de construction de tous les ouvrages fait appel
à l'emploi de briques savoyardes (dit "carrons), fabriqués sur place à partir de la terre argileuse, moulées, séchées au soleil puis cuites au four. On remarquera, au passage, les différences de cuisson allant du "cuit léger" au presque "brûlé". A noter aussi le garnissage en galets ronds de Saône à l'intérieur du mur d'enceinte vers la tour sud-ouest.
Un remblaiement important à l'intérieur du site, sans doute
opéré lors de la construction de l'église actuelle, cache un
certain nombre d'ouvrages dans l'enceinte. Voir à ce sujet ,
à gauche de l'entrée de l'église, les parties supérieures
d'ouvertures situées maintenant au ras du sol. En 1991, le maire attire l’attention de l’Architecte des Bâtiments de France sur le mauvais état de la partie sommitale du donjon. L’appel est entendu qui se traduit en 2010 par la pose d’un toit à l’identique de celui de l’origine avec ses quatre bretèches d’angle et sonne le renouveau d’un site qui sera aménagé.
Il reste donc aujourd’hui les trois tours originelles et son donjon, visible sur son promontoire à plusieurs kilomètres à la ronde, ainsi que les bases presque complètes des anciennes courtines.
Visites guidées du site : De mars à novembre.
Durée : 30 à 45 minutes.
Conduites par les membres de l’association
« Les Amis du Patrimoine d’ Ambérieux-en-Dombes ».
Tarif : 3€ - Enfants des classes primaires : gratuit.
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