Le
calvaire de Mogneneins est inscrit à l'inventaire
supplémentaire des monuments Historiques depuis 1991.
Situé
sur le terre-plein de l'église paroissiale, il est
remarquable tant par ses sculptures gothiques que par la
majesté de la scène.
Sue
la face du levant, un christ en croix étend ses bras ; son
visage doux exprime le suprême détachement. De l'autre
côté, dans son dos, une Vierge à l'enfant : avide, le
bambin vigoureux se nourrit du lait maternel. La finesse des
traits, le geste gracieux de la Dame tenant son vêtement, les
plis souples du drapé témoignent de la main habile du
sculpteur.
De
la même époque, il existe cinq calvaires de même caractère
dans le département de l'Ain (Sanciat à Meillonas,
Rignieux-le-Franc, Curtafond, Dingier à Salvare) et celui de
Mogneneins est particulièrement distingué.
Agenouillés,
des anges situés latéralement sont en prière; l'un
surplombe un écusson où sont gravées des initiales PA, dont
l'origine est inconnue, mais pourraient être celles du
commanditaire de l'œuvre.
Les
symboles des quatre évangélistes sont représentés aux
extrémités des bras de la croix :
-
au
nord, le lion ailé pour Saint Marc
-
au
sud : Saint Mathieu, homme ailé signifiant la
généalogie du Christ
-
aux
pieds du crucifié : le bœuf pour saint Luc
-
au
dessus de sa tête : l'aigle de saint Jean
Couronnant
l'édifice, un cygne gracieux est posé sur son nid
nourrissant ses deux petits de sa propre substance.
Tous
les détails finement sculptés, les ornements, les feuillages
gothiques, la beauté des personnages en font un chef-d'œuvre élégant et "merveilleux".
la
mystique de l'artiste inconnu transcende la pierre.
La
croix est placée au sommet d'une colonne octogonale
surmontée d'un chapiteau. Le tout repose sur un piédestal au
milieu d'un double escalier réalisé au XIX° siècle en
même temps que l'église.
Consacré
en 1869, le sanctuaire actuel s'intègre parfaitement à cet
ensemble paroissial agréable. Avant cette date, la croix
était placée à l'ouest de l'ancienne église démolie,
entourée du cimetière.
La
dernière restauration a été effectuée en 1995, par M
Emmanuel Desroches, sculpteur lyonnais et sous l'autorité du
service Départemental de l'Architecture et des Bâtiments de
France, du Conservateur Régional des Monuments Historiques
dont les subventions ont aidé au financement des travaux.
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