L'édifice actuel pourrait être du XI°/XII° siècle, mais a subi
plusieurs modifications notamment au XIX° siècle.
Le clocher en partie détruit pendant la
Révolution a été reconstruit peu après.
Au bâtiment primitif ont été rajouté deux
chapelles et une sacristie.
La chapelle nord, dite "Chapelle des
seigneurs", a été fondée par Pierre de la palud, seigneur de
Bouligneux, en 1406 (plaque de fondation toujours existante, ISMH). Elle comporte également :
-
Une pierre tumulaire (ISMH),
à l'origine polychrome, gravée au trait, représentant Pierre
de La Palud en armure, avec par-dessus un vêtement à manches
courtes et large d'hermine. A son côté, Marguerite de
Montchenu son épouse, revêtue d'une robe à collet montant dont
les manches pendantes sont à bords dentelés ; un lion et un
chien respectivement à leur pieds. La bande d'hermine et les
bords dentelés des manches, sont là pour rappeler leurs armes
respectives : de gueules à la croix d'hermine pour les La
Palud ; de gueule à la bande d'or, vivrée, pour les Montchenu.
Le caveau des La Palud existe probablement
sous la pierre tombale, plusieurs épitaphes se trouvant par
ailleurs dans la chapelle ainsi qu'un litre funéraire
seigneuriale armoriée.
-
Un remarquable
retable/calvaire (ISMH) en pierre polychrome composé de trois
croix (XV°/XVI° siècle) représentant le Christ crucifié, la
Vierge et Saint Jean éplorés à ses pieds et de chaque côté le
bon et le mauvais larron. Les statues des fondateurs
agenouillés se faisant face se trouvaient également dans
l'accolade du retable (Elles ont malheureusement disparu
depuis quelques années seulement).
-
Eclairée par deux baies
gothiques, la voûte est en croisée d'ogives dont les branches
reposent sur quatre culs-de-lampe historiées. Ceux-ci, en
pierre polychrome, représentant le symbole des quatre
évangélistes (tétramorphe), porteurs chacun d'un phylactère,
sont d'une facture exceptionnelle.
La sacristie et la
chapelle sud sont de la première moitié du XVII° siècle.
dans cette dernière se trouve un bel autel "tombeau" du XVIII°
siècle, en pierre rose, surmonté d'un tabernacle en bois doré.
Celui-ci était en fait le maître-autel dont l'emmarchement
subsiste dans le choeur.
Deux campagnes de restauration (1860 et 1888)
ont profondément modifié l'aspect intérieur de la nef et du
choeur. l'extérieur également, a reçu l'ajout de contreforts
et un crépissage de l'ensemble.
La nef était entièrement lambrissée de
bois jusqu'en 1888, date à laquelle on entreprit de voûter
complètement l'église. Dans le même temps les baies furent
agrandies. Près de la porte un grand bénitier de pierre (ISMH)
a perdu sa croix centrale (XII° siècle ?) et possède un
piétinement important de facture primitive.
Le choeur, comporte encore quelques
éléments romans : deux chapiteaux soutenant deux des quatre
branches de la voûte en croisée d'ogives, une base de colonne
et un entablement courant sur les trois faces. Il a été
aménagé au XIX°, avec la création d'un ensemble de niches de
statues et la mise en place du mobilier actuel.
Celui-ci, est un exemple rare et conservé de
cette époque. Il est à ce titre protégé (ISMH). On peut
remarquer d'une part, les bannières de procession, notamment
celle de Saint Marcel patron de l'église, d'autre part, en
métal moulé de style néogothique : le maître-autel surmonté de
la croix, du tabernacle et des chandeliers, l'autel de la
chapelle nord, la chaire à prêcher, et la table de communion
(ancrée sur trois anciennes tables d'autel réemployées).
Cependant, une campagne de sondage réalisée au
cours de l'été 2005 a permis de mettre à jour des peintures
extrêmement intéressantes. Côté sud du choeur, découverte d'un
décor peint monumental (fin XIII°/début XIV° siècle ?). Trois
représentations ont été ainsi dégagées :
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en haut à droite, un homme
(Saint Mathieu ?), à gauche, un aigle de profil (Saint Jean
?), qui pourraient être les deux premiers éléments d'un
tétramorphe ;
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en bas à droite, la tête
nimbée et le début du buste d'un homme imberbe, la main posé
sur un livre.
-
a l'opposé, du côté nord,
il semble y avoir d'autres décors que les restaurateurs n'ont
pas eu le temps de sonder. Ce sera, en principe, l'objet d'une
autre campagne en 2006. En revanche, pas de peintures du côté
est, semble-il.
La façade, restaurée en
1860, comporte un élégant portail roman (ISMH) dont les
colonnes sont surmontées de chapiteaux à feuillage, de style
corinthien et supportant une archivolte ornée de palmettes. On
voit également, de chaque côté de l'entrée, deux plaques
funéraires (ISMH), l'un datée de 1230, l'autre de 1272.
Au haut des murs extérieurs de la nef, court
une corniche reposant sur ses modillons, inscrivant l'édifice
dans l'époque romane.
Texte de
l'Association pour la Restauration de
l'église de Bouligneux (Téléphone : 04 74 98 28 29). |