Un thou, un élément essentiel du paysage des étangs de la Dombes

La Dombes, une terre historique qui reste encore à découvrir

Un thou, un élément essentiel du paysage des étangs de la Dombes

Église Saint Jean Baptiste de Chaveyriat Monument classé historique

Galonnière de l'église de saint Jean Baptiste à Chaveyriat dans la Dombes

Localisation

Commune du canton de Châtillon sur Chalaronne

Altitude 259 mètres

826 habitants

 

Bourg en Bresse

: 16 km

Macon

: 25 km

Villefranche sur Saône

: 39 km

Lyon

: 62 km

Châtillon sur Chalaronne

: 13 km

Vonnas

: 6 km

Genève

: 123 km

Paris

: 450 km

Aéroport Lyon Satolas/Saint Exupéry

: 90 km

2 h de Paris par le TGV

(Gare de Macon Loché ou Bourg en Bresse)

 

Plafond de le galonnière de l'église de saint Jean Baptiste à Chaveyriat dans la Dombes

Situé sur le flanc du village, à une altitude de 240 mètres, cet édifice, de style roman, qui serait du XIIème siècle, est placé sous le vocable de Saint Jean Baptiste, dont on découvre la statue, avec un agneau sur le bras gauche, dans une niche extérieure au-dessus de la porte d'entrée.

Les murs ont une épaisseur dissymétrique : 130 cm sur celui du nord, 90 cm pour celui du sud.

En arrivant à leur extrémité ouest, l'un et l'autre s'élargissent en deux masses épaisses, au nord de 240 cm et au sud de 180 cm.

Quatre fenêtres (deux de chaque côté) laissent pénétrer une timide clarté dans la nef, dont une porte s'ouvre vers le sud. Une fenêtre également au sud, éclaire le chœur.

Tournée vers l'est, selon l'usage médiéval, l'abside semi-circulaire a des murs plus minces, flanqués de deux contreforts, deux autres soutenant le bas du chœur.

Elle comporte trois baies en plein cintre, mais celle du milieu, encadrée par deux colonnes surmontées de chapiteaux, a été obturée.

 

Un porche en bois, appelé "galonnière", restauré en 1978, protège la façade et les peintures murales dont la réfection fut réalisée de 1994 à 1997. Les travaux ont permis de mettre à jour un ensemble relativement important qui s'étend sur la partie haute du mur, protégée par une grand galonnière. il ne s'agit pas d'une fresque mais de peintures murales.

De tels décors extérieurs devaient être fréquents à l'époque gothique, mais les intempéries les ont fait presque tous disparaître. Il ne reste çà et là que quelques infimes vestiges (Buellas) ou des fragments de litres funéraires (Germagnat). Seul le Saint Christophe peint sur une maison de Saint Sorlin, peut témoigner, avec les peintures de Chaveyriat, de la décoration extérieure d'un monument au moyen Age. L'intérêt de cette façade est donc très important pour la connaissance de l'art régional.

A Chaveyriat, la peinture doit sa conservation à la présence de la galonnière, dont les bois ont été datés par la dendrochronologie de 1472 à 1474. L'examen des enduits particulièrement autour des corbeaux soutenant la charpente, montre que la peinture a été effectuée après la construction de la galonnière. D'autre part, la partie du mur, qui a reçu les couleurs au-dessus de la porte d'entrée, était à l'origine aveugle. Elle fut percée d'une niche à une époque plus récente, la statue de saint Jean baptiste, belle œuvre de la fin de la période gothique, venant remplacer une figuration peinte du même saint. Ce fait est confirmé par la présence, au bas de la niche, sur le côté droit, d'une sorte de museau qui est le vestige de la tête de la peau de chameau qui couvrait Saint Jean Baptiste.

Le programme iconographique de cette décoration est simple dans son ensemble. De part et d'autre de la figuration centrale du patron de l'église, remplacée comme on vient de le voir par une statue dans une niche, on aperçoit des petits personnages à genoux, en, prière aux pieds de saints qui eux se tiennent debout.

Le côté nord est plus lisible. A gauche, on reconnaît une piéta (piéta est le nom italien donné aux représentations de la vierge pleurant le Christ (Vierge de pitié), grandeur nature, dont il manque la partie haute, avec un personnage agenouillé sur la droite. Cette œuvre montre le drame douloureux de la mort. La Vierge assise, désespérée, retient sur ses genoux le corps inerte du Christ qui semble glisser vers l'abîme. Le culte de la piéta s'est développé abondamment dans toute la région à l'occasion de la peste qui a ravagé le pays particulièrement dans les premières années du XVIème siècle.

Ensuite vient un petit personnage tourné vers la droite et priant un saint debout dans une haute niche au décor d'architecture. Enfin vient un petit personnage tourné vers la droite et priant un saint debout dans une haute niche au décor d'architecture. Enfin, plus à droite encore et près de la niche, deux personnes de taille réduite, sans doute le mari et la femme, sont en prière devant un autre saint., également debout, lui aussi abrité dans un décor architectural.

La partie sud du mur est plus mal conservé et les ^personnages y sont moins nombreux. On peut se demander si elle n'est pas restée en attente d'un ornement plus riche. Elle est toutefois décorée de rinceaux de feuillages. Sous la bande d'encadrement inférieure, on distingue, à-peu-près au milieu, un écusson représentant un pot de terre ou plutôt d'étain. Il pourrait être le blason d'une confrérie ou d'un artisan.

Les saints figurés dans cette œuvre n'ont pas été identifiés et aucune signature n'a été découverte. On remarque aussi que certaines carnations (visage et mains) sont d'une couleur presque noire. Cela est dû à un phénomène chimique d'altération des couleurs originelles faites à partir de sels et d'oxydes de plomb. Quant aux petits personnages, il n'y a pas de doute qu'ils représentent les donateurs de ces peintures, en prière devant les saints, probablement leurs patrons ou des protecteurs. ce sont donc des figurations d'habitants de Chaveyriat, vivant à l'extrême fin du XVème ou au commencement du XVIème siècle. L'étude leurs habits n'a pas permis de préciser s'il s'agit de nobles, de bourgeois ou de simples paysans. A cette époque, dans la commune de Chaveyriat, il y avait plusieurs familles nobles qui possédaient les fiefs de Brosse, Chauveau, Corand, Curlaison, Dhuisiat, Gérandes et Tournon. Au moins trois de ces familles avaient un autel à l'intérieur de l'église.

On peut dire que nous détenons la une œuvre d'un type devenu très rare, qui date vraisemblablement du début du XVIème siècle.

 

Recouverte d'un faux plafond portant la date de 1867, la nef mesure 10,20 m de largeur et sa hauteur approche les 10 mètres La longueur totale intérieure (nef, chœur et abside compris) atteint 31,5 mètres.

Après le passage sous un arc triomphal d'une belle ampleur, on peut remarquer des courbes en berceau qui caractérisent la croisée du transept.

L'abside, dont la voûte ressemble à une demi-coupole, renferme six magnifiques chapiteaux sur colonnettes. Le sculpteur a surtout puisé dans le règne animal, le décor végétal étant beaucoup moins représenté.

Le faux plafond daté de 1867 a été enlevé en 2003 et la charpente est devenue apparente. En cette même année, le carrelage fut restauré et les murs repeints.

Le clocher, dont la hauteur totale dépasse les 30 mètres, est implanté latéralement, emplacement rarissime dans la région. Durant la Révolution, il fut partiellement démoli en 1794, puis complètement reconstruit au cours des années 1842 et 1843. Il est équipé de trois cloches. La plus ancienne, acquise en 1855, pesant 460 kilos, a pour note "sol dièse" avec une forte nuance élevée. Les deux autres reçurent le baptême le 27 janvier 1952. L'une pèse 260 kilos et donne le son "do", l'autre, d'un poids de 380 kilos, est "si bémol". Le mécanisme de la sonnerie fonctionne électriquement depuis 1978.

En 1991, d'importants travaux furent exécutées : ravalement extérieur des murs de l'église et du clocher; pose d'une nouvelle couverture sur le clocher; remplacement du coq au sommet de la flèche.

Depuis le 23 juin 1947, ce bâtiment figure sur l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

 

Texte de Félix Gerex à Chaveyriat - Mai 1995, Décembre 1998 et Novembre 2005

 

Tous droits réservés.   

Dernière révision : 23 avril 2012 .

Liez votre site avec  La Dombes

 La Dombes est auditée par